La coopération européenne dans le domaine naval
Les programmes de frégates
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RAPPORT
présenté au nom de la Commission technique et aérospatiale
par MM. González Laxe et Arnau Navarro, rapporteurs
PARTIE 2 (TOTAL 2)
III. La coopération entre la France, lItalie et le Royaume-Uni
Le programme Horizon
La France, lItalie et le Royaume-Uni ont eux aussi participé au projet NFR-90 qui répondait à la nécessité pour de nombreuses marines occidentales de se doter dune frégate ayant une capacité anti-aérienne efficace. Ce projet, comme on la déjà indiqué, a échoué principalement du fait que la variété des besoins exprimés par les pays participants lempêchait dêtre viable, notamment du point de vue économique.
Cependant, lexistence de besoins objectifs dune part, la pression due aux réductions des budgets de défense liées à des facteurs économiques conjoncturels et à la disparition du bloc soviétique, dautre part, ont conduit la France et le Royaume-Uni dans un premier temps, et peu après lItalie, à étudier la possibilité de coopérer en vue dacquérir une seule classe de frégate anti-aérienne. Ainsi naquit le programme Horizon.
Il sagit dun programme ambitieux et ce, à bien des égards, si lon en croit le Capitaine de frégate Michel Perchoc. Tout dabord sur un plan opérationnel, car il vise à doter trois flottes dont le patrimoine maritime est différent dun même bâtiment de défense anti-aérienne en partant de la situation actuelle des marines européennes, jusquà présent tributaires, dans le domaine anti-aérien moyenne portée, de matériels exclusivement américains.
En second lieu, sur le plan technique, parce que lévolution prévisible de la menace, constituée de missiles antinavires de plus en plus performants, impose aux systèmes de défense un saut de génération ; en outre parce que le choix du système darmes principal, à base de missiles Aster, contraint le programme Horizon à se coordonner avec le programme franco-italien FSAF.
Ce programme est également ambitieux en matière de coopération, puisquil a conduit à une organisation commune, implantée à Londres pour le programme Horizon et à Paris pour le PAAMS (Principal Anti-Air Missile System : Système principal de missile anti-aérien) regroupant des représentants des états-majors et des services dacquisition, ainsi quune structure industrielle chargée de préparer les principaux systèmes concernés par le programme.
Enfin, laspect financier du programme constitue un défi majeur puisquil sagit de mettre en service une vingtaine de bâtiments de la classe de ces frégates, événement sans précédent en Europe. Le programme suppose un engagement financier de première importance, équitablement réparti entre les entreprises darmements des trois pays ; il devra être compatible avec les capacités budgétaires des pays partenaires qui subissent actuellement de sévères restrictions.
Le Capitaine de frégate Michel Perchoc estime que, même à trois, les points de vue divergent souvent mais quil existe une ferme volonté dimposer la satisfaction du besoin commun au détriment des intérêts particuliers. Ceci nécessite une structure de gestion forte, du côté étatique et industriel, et suppose des délais plus longs quil nest souhaitable, mais telle semble être la condition sine qua non du succès du programme.
Les besoins opérationnels communs ont été analysés compte tenu de trois scénarios possibles :
(b) la frégate au sein dun groupe de bâtiments peu ou pas armés (par exemple forces amphibies ou navires marchands). Dans ce cas, la frégate aura la capacité dexercer les fonctions de commandement tactique dune force navale et doit offrir une protection complète aux bâtiments qui sont à proximité delle (défense locale) ;
(c) la frégate en navigation isolée dans un contexte opérationnel, assurant des missions du type suivant :
Comme lindique le document transmis à votre rapporteur par le Bureau du Programme Horizon, le point de départ de cette coopération a été laccord passé entre les chefs détat-major des marines des trois pays concernés sur un besoin militaire commun. Selon ce même document, les chefs détat-major "continuent dapporter une attention permanente à ce programme pour veiller, entre autres, au maintien dune véritable communauté dans lexpression du besoin militaire".
Cest ainsi que les trois ministres de la défense ont signé le 11 juillet 1994 à Londres un accord général de coopération (MOU) qui a défini les grands principes gouvernant la conduite du programme. Cet accord a été complété par un document préliminaire signé à la même date, puis par un premier supplément signé par les trois ministres en mars 1996 et prévoyant le financement de la première des deux phases qui constituent grosso modo le programme : phase 1 de définition, phase 2 de construction. Le contenu du supplément 1 précise la nature des travaux à effectuer, les stratégies dacquisition à suivre ainsi que le coût et le délai à respecter.
Le supplément 2 sur lequel sera fondée la phase 2 est actuellement en cours délaboration ; il pourrait sachever fin 1998 et être prêt pour la signature début 1999.
Selon la direction du programme Horizon, la philosophie sur laquelle repose ce programme est fortement influencée par les enseignements tirés du programme NFR-90, notamment en ce qui concerne la définition du cadre dans lequel la coopération doit se dérouler afin de respecter lobjectif majeur de réaliser des économies substantielles. Cette philosophie sappuie sur sept grands principes fixés par les états-majors et les services darmements des trois pays soutenus sans relâche par une très forte volonté politique.
Le premier de ces principes, lexistence dun besoin militaire commun, vient dêtre évoqué et représente la condition préalable à toute coopération. Le deuxième principe est la volonté des participants de sengager sur le long terme. Toujours daprès le document relatif au programme Horizon, le projet a été construit à partir dune vision globale du problème, comprenant non seulement toutes les phases détude et de réalisation du bâtiment, mais aussi les phases dutilisation et dentretien. Ce choix rendait indispensable un engagement à long terme, dune part, pour permettre la mise en uvre de solutions financièrement intéressantes sur lensemble de la durée de vie des bâtiments, dautre part, pour donner aux industriels la visibilité nécessaire pour se restructurer.
En troisième lieu, intervient la signature dun seul accord de coopération pour le développement, la construction et le suivi en service dune classe unique de frégates. Le PAAMS est exclu de cet accord et fait lobjet dun programme en coopération séparé entre les trois pays.
Outre ce qui en a déjà été dit au paragraphe 84, cet accord définit lorganisation de la direction du programme, les règles du partage des coûts et du travail, les règles de sélection des équipements, les règles de sécurité et de protection des informations et les dispositions dordre juridique quant aux droits et obligations de chacun.
Le quatrième principe concerne la constitution déquipes intégrées de gestion avec une réelle délégation dautorité. Côté étatique, la supervision du programme (à lexclusion du PAAMS) a été confiée à un Comité directeur composé de représentants des services darmement des trois pays. Les états-majors forment à leur tour un Comité naval, lequel est représenté au Comité directeur.
La responsabilité de la conduite du programme a été confiée au Bureau commun de programme (JPO : Joint Project Office) qui rend compte uniquement au Comité directeur. Au JPO il convient dajouter lEquipe de besoin opérationnel (ORST : Operational Requirement Staff Team) qui regroupe des officiers des trois états-majors. Ce sont tous deux des organes clés du programme qui entretiennent un dialogue permanent.
La structure dorganisation du JPO concentre lautorité et la responsabilité pour chaque domaine de travail entre les mains dune seule personne, ce qui permet déviter le blocage du processus de décision que lon connaît dans des programmes où les postes se chevauchent.
Pour ce qui est de lorganisation industrielle, en février 1995 a été créé un consortium international, lIJVC (International Joint Venture Company ). Il regroupe la Direction des constructions navales International (DCNI) pour la France, Orizzonte SpA (50 % Fincantieri, 50 % Finmeccanica) pour lItalie et GEC-Marine pour le Royaume-Uni et il est appelé à devenir le maître duvre industriel du projet.
On a jugé nécessaire de confier à un seul industriel (IJVC) la maîtrise duvre du projet pour quil soit seul responsable devant le JPO de la fourniture de bâtiments répondant aux spécifications dans les délais et au prix convenus. Cette fourniture comprendra :
Dans le domaine des équipements, il faut distinguer trois grandes catégories. Tout dabord, les équipements de fourniture gouvernementale, très peu nombreux, dont le plus notable est le PAAMS sur lequel nous reviendrons plus loin.
Ensuite viennent les équipements à développer tels que le système dexploitation du système de combat (CMS), le système intégré de transmission (FICS) et le système de guerre électronique (EWS), pour lesquels les industriels des trois pays ont été invités à se grouper afin de participer à la compétition de la phase de définition, dans un premier temps, et daboutir à la sélection du consortium chargé, dans la deuxième phase, du développement et de la fabrication. Les trois pays ont lintention de transférer la responsabilité contractuelle du développement et de la réalisation de ces trois systèmes à lIJVC qui, à partir du début de la deuxième phase, agira comme maître duvre pour lensemble du bâtiment à condition davoir convaincu le JPO quil offre le meilleur choix de performances et une garantie satisfaisante de bonne fin.
Pour les phases de définition de chacun des trois systèmes, deux consortiums industriels sont en présence qui englobent des entreprises de chacun des trois pays. Pour le CMS, les deux consortiums se composent de BAeSema, Thomson-CSF et AESN dune part, de HCF System France, Datamat et Ferranti Naval Systems, dautre part. Pour le FICS, Elmer (MAC), Thomson-CSF, Redifon et GEC-Marconi constituent un consortium et Italtel, Siemens-Plessey, Racal Radio, Bull et Dassault Electronique lautre. Enfin, pour le système EWS, les consortiums qui interviennent sont Thomson-CSF, Dassault Electronique, Marconi et Elettronica dune part et Racal, Alenia et CS Défense dautre part.
Ce processus a rencontré des difficultés en tous genres. Ainsi, Defense News signalait que le retard dans lattribution des contrats pour le développement de lEWS "aucun fonds gouvernemental na été affecté au système de guerre électronique du programme Horizon pendant trois ans, si lon en croit un haut responsable de lindustrie britannique " a placé les entreprises des trois pays dans une situation de plus en plus difficile. Jusquà cette époque, chacune des six entreprises impliquées dans les deux consortiums avait dépensé un demi-million de livres sur ses fonds propres pour financer des équipes composées de personnel hautement qualifié. Selon ces informations, des représentants de lindustrie britannique ont évoqué la possibilité de se regrouper pour soumettre une seule offre afin déviter des pertes majeures si le problème ne se réglait pas immédiatement.
Enfin, les équipements ne requérant pas de développement financé par le programme Horizon appartiennent à une troisième catégorie et sont approvisionnés par la mise en compétition des matériels existant sur le marché.
Le cinquième principe sur lequel repose le programme réside dans le recours systématique à la concurrence et dans lemploi maximum des solutions et moyens existants. Le sixième principe, intitulé " mesures volontaristes pour la maîtrise des coûts ", dispose quaucun partage détaillé prédéterminé du travail ne sera organisé entre les industries des participants, car seul un équilibre global de la charge industrielle des trois pays sur lensemble du programme sera recherché.
En vertu du dernier principe, il nexistera pas de variantes nationales sauf si elles ont été exprimées dans le besoin opérationnel comme nécessaires à une intégration harmonieuse dans les flottes des pays respectifs. Des dispositions ont été prises pour éviter lintroduction de nouvelles variantes qui multiplieraient de façon exponentielle les coûts spécifiques à un pays et réduiraient leffet de série pour les autres.
En ce qui concerne le système anti-aérien de la frégate, armes et capteurs, les trois pays ont convenu que les éléments qui constituent son système principal de missile anti-aérien (PAAMS) seront communs, notamment les missiles (Aster 15 et 30 dAérospatiale). Quant au radar, la France et lItalie utiliseront le radar multifonctions rotatif EMPAR dAlenia et le Royaume-Uni, le radar multifonctions rotatif de technologie nouvelle, équipé démetteurs-récepteurs Sampson miniaturisés et intégrés de Siemens-Plessey.
De plus, les frégates françaises et italiennes emporteront un lanceur de missiles développé par les deux pays tandis que le Royaume-Uni a choisi le lanceur vertical MK-41. Toutes les frégates disposeront du radar traditionnel longue portée Smart-L.
Laccord-cadre (MOU) pour le lancement du programme PAAMS dont le siège, rappelons-le, est situé à Paris, a été signé en mars 1996 par les trois pays. Cest peu de temps après qua été créée la société anonyme EuroPAAMS dont les actions se répartissent entre Eurosam (deux tiers) et UKAMS (un tiers) et qui regroupe six partenaires, Aérospatiale, Alenia, Thomson-CSF Airsys, British Aerospace, GEC Marconi et Siemens-Plessey. Selon les prévisions, linstallation et lintégration du système à bord des frégates devraient débuter en 2004.
Le consortium EuroPAAMS est chargé de la réalisation industrielle du système de défense anti-aérienne des frégates. Les variantes dont nous avons parlé précédemment seront construites par Eurosam (variantes du système destinées aux marines française et italienne) et UKAMS (variantes destinées à la Royal Navy).
Le système PAAMS répond à la fois au besoin formulé par les Britanniques défense de zone et à ceux fixés par les Français autodéfense et les Italiens défense de zone moyenne portée. En tout état de cause, la décision du Royaume-Uni dadopter la solution Sampson (radar multifonctions) a une incidence sur lensemble du programme car, tandis que la France et lItalie ont choisi les radars Arabel de Thomson (sur lequel sappuie le système de commande de tir) et EMPAR (conduite de tir) qui subissent déjà des essais approfondis à bord des navires et seront bientôt prêts à la production en série, le Sampson nest actuellement guère plus quun radar de démonstration technologique.
Enfin, le choix dun radar multifonctions différent implique nécessairement toute une série de modifications aux systèmes de combat (CMS) et de guerre électronique (EWS), pour ne citer que les plus importantes. Cette différence de choix a entravé le déroulement du programme. Sans doute est-ce en raison de ces difficultés que la direction du programme PAAMS na pas jugé bon pour linstant de communiquer directement à vos rapporteurs des informations sur le déroulement du programme.
Les frégates Horizon auront un déplacement de 6 500 tonnes, une longueur de 140 mètres, une largeur de 18,8 mètres et une vitesse maximum de 29 nuds. Leur autonomie à une vitesse de 18 nuds est de 7 000 milles nautiques et léquipage prévu de 235 personnes.
Daprès les prévisions initiales, le Royaume-Uni doit acquérir 12 frégates, lItalie 6 et la France 4.
IV. Conclusions
Nous avons étudié tout au long du présent rapport deux programmes de coopération dont la conception, la méthodologie et les objectifs diffèrent considérablement. Il est donc difficile de parvenir aux mêmes conclusions pour deux projets différents qui ne sont pas le fruit du caprice ou du hasard, mais le résultat dun processus long et réfléchi. Aussi peut-être vaut-il mieux formuler une série de considérations générales applicables à lun ou lautre projet et souligner en outre les particularités de chacun dentre eux afin den tirer un enseignement pour des entreprises de coopération ultérieures.
Tout dabord, partir de calendriers identiques est une nécessité évidente et une condition indispensable à la définition dun concept commun à des degrés divers.
En ce qui concerne la coopération trilatérale, nous pouvons conclure quil est possible dobtenir des résultats en respectant strictement les exigences de calendrier et que des développements en commun par chaque participant peuvent être décidés en fonction des fonds disponibles. Selon les trois pays qui ont pris part au programme TFC, il nest pas indispensable daboutir à des navires identiques, car la meilleure approche a consisté pour ces partenaires à procéder à des échanges approfondis dinformations sur les études de conception et à adopter les solutions les mieux adaptées à chaque conception nationale. Avec les résultats obtenus, il est inutile de disposer dun bureau de programme international très étoffé. Les organismes nationaux peuvent poursuivre leurs activités habituelles en se dotant de quelques postes supplémentaires de spécialistes qui travailleront dans des bureaux communs de taille réduite et auront également le rôle dofficiers de liaison.
Quant aux sous-systèmes qui requièrent un développement, il faut les insérer dans un cadre multinational dès la phase initiale et la coopération dans des domaines qui répondent à une politique industrielle doit sappuyer sur des critères à moyen et long terme.
Il est par ailleurs souhaitable de chercher à promouvoir la culture de coopération dans les entreprises, de préférence par le biais dune participation à des programmes simples ou dont le succès est garanti en raison de limportance du pays qui joue le rôle moteur, comme cest le cas des Etats-Unis avec lESSM (Evolved Sea Sparrow Missile).
Les deux programmes de coopération ont en commun un autre problème : les différences qui séparent les divers systèmes dacquisition nationaux basés sur des règlements et des méthodes de travail distincts. Dans le cas du programme Horizon, le transfert de responsabilité du secteur national au JPO sest révélé difficile et la direction du programme elle-même attire lattention sur le risque que le JPO apparaisse comme une " quatrième nation " poursuivant ses propres objectifs. Or, le JPO doit être clairement reconnu comme lorganisme agissant pour et par les nations et faisant partie intégrante de chacune de leurs organisations.
Il importe de souligner que le programme Horizon est sans doute le plus important entrepris à ce jour en Europe, non seulement du point de vue quantitatif, mais également parce quil sagit dune coopération au sens le plus large du terme. Celle-ci exige en permanence la recherche dun accord unanime notamment sur les décisions majeures, recherche qui a parfois entravé la marche du programme dont le calendrier a été retardé à plusieurs reprises.
Dautre part, labsence de personnalité juridique propre a privé le JPO dun certain nombre de moyens qui auraient facilité sa mise en place et son fonctionnement, comme lindiquait déjà le Document 1419 de notre Assemblée.
Enfin, lorganisation du programme Horizon estime prématuré de tirer des enseignements définitifs de son expérience qui lui paraît néanmoins dune utilité considérable et qui pourra sans nul doute contribuer à la définition de principes de conduite des futurs programmes.
Les pays participant à la TFC insistent sur la souplesse du programme qui constitue lune de ses principales caractéristiques et lun de ses atouts par opposition à une structure jugée trop rigide, celle du programme Horizon.
En outre, vos rapporteurs souhaitent réfléchir, ne serait-ce que brièvement, à un autre aspect de la coopération navale quils ont eu loccasion dobserver au cours de la préparation du présent rapport. En effet, selon la Déclaration de Birmingham du Conseil des ministres de lUEO réuni le 7 mai 1996, dans le chapitre consacré au développement opérationnel de notre organisation, les ministres se sont félicités de la décision du gouvernement britannique de mettre ses installations dentraînement opérationnel à la mer à la disposition de lUEO pour emploi dans un cadre national ou collectif par les pays de lUEO.
La déclaration soulignait que lutilisation conjointe de ce type dinstallations pourrait améliorer la coopération militaire entre les pays de lorganisation et elle invitait dautres pays de lUEO à faire des offres similaires en tenant compte des travaux en cours sur le partage multinational des tâches.
Vos rapporteurs ont rendu visite à lofficier commandant le Centre dentraînement à la mer (FOST) à Devonport, responsable devant le Commandant en chef de la marine de lentraînement des navires de surface de la Royal Navy, de sa force auxiliaire et de leurs unités aériennes embarquées en conformité avec des normes opérationnelles et de performances. Vos rapporteurs ont assisté à un exercice et constaté la très grande efficacité des évolutions effectuées sous le commandement du Contre-Amiral R.J. Lippiett. Ils ont également eu loccasion de visiter à terre un établissement dentraînement qui dispose dinstallations apparemment uniques en Europe pour faire face aux catastrophes naturelles.
La possibilité dune coopération navale dans le domaine de lentraînement, surtout lorsque lon sait que divers systèmes, y compris même des coques de navires, ont été achetés en commun, doit être très sérieusement envisagée tant par les pays membres que par lUEO elle-même. Elle devrait faire lobjet dune initiative de la part de lorganisation afin de développer son rôle opérationnel en exploitant les capacités existantes, notamment celles qui ont été déclarées mises à la disposition de lUEO. Ce sujet mériterait dêtre approfondi dans un prochain rapport soumis à lAssemblée.
En conclusion, vos rapporteurs voudraient, à loccasion de la présidence grecque de lUEO, attirer lattention des membres de lAssemblée sur les développements récents dans la marine hellénique. Fort de la coopération fructueuse établie ces dernières années avec les Pays-Bas, le ministre de la défense de la Grèce vient de mettre sur pied très opportunément un programme de coopération avec lAllemagne prévoyant la livraison de quatre frégates MEKO A-200 : deux dentre elles sont déjà construites et armées, et les deux autres sont en construction dans les chantiers navals grecs. Parallèlement, un programme de modernisation des sous-marins T-209 de fabrication allemande, destinés à la marine hellénique, est également en cours.
Avec les acquisitions récentes, auxquelles sajoute une série de constructions nouvelles (5 bâtiments de débarquement de chars, 2 SSK et 4 patrouilleurs), la Grèce dispose dune marine équilibrée sur laquelle dautres pourraient prendre modèle. Le fait que la Grèce ait pu sappuyer sur sa participation déjà ancienne à la Force navale permanente de la Méditerranée (STANAVFORMED) dans le cadre de lOTAN en prenant part aux exercices organisés par les pays de lEuromarfor (France, Italie, Portugal et Espagne) augure favorablement de lavenir. En effet, lélargissement de lEuromarfor à dautres volontaires tels que la Grèce constituerait une évolution très positive, dautant plus que la fi-nalité de cette organisation sinscrit dans le droit fil de lengagement de lUEO vis-à-vis des missions dites de Petersberg.
Vos rapporteurs nont pas dhésitation à conclure le présent rapport, à caractère assez technique, sur une note plus politique. Bien au contraire, ils estiment que plus nous développerons la coopération politique entre nos Etats membres en Europe, plus la coopération multinationale concrète deviendra une nécessité en mer, à terre comme dans les airs et plus nous devrons coopérer sur les plans technique et industriel pour doter nos forces des matériels interopérables les plus rentables qui puissent exister.
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