Le radar du Rafale
Le RBE2 est le premier radar européen disposant d'une antenne à balayage électronique complet, c'est-à-dire dans les plans horizontal et vertical. Cette caractéristique permettra notamment au Rafale le tir simultané de plusieurs objectifs aériens, le suivi de terrain par détection du sol en temps réel et la cartographie haute définition avec un seul capteur électromagnétique de pointe avant. Il permet la surveillance de l'espace aérien, la détection et la poursuite de cibles air-air, air-sol et air-mer et l'évitement du terrain et des obstacles. Le RBE2 du Rafale se caractérise par l'agilité du balayage et la souplesse d'imbrication automatique de ses modes de fonctionnement. La puissance de son microprocesseur de calcul programmable est supérieur à un milliard d'opérations à la seconde. Le radar est secondé par une OSF (Optronique de Secteur Frontal).
Une oeuvre française :
Conçu par un groupement d'intérêt économique regroupant les
sociétés Thomson-CSF et Dassault Électronique, le RBE2 bénéficie
de l'expérience cumulée des deux grands radaristes français
dans tous les domaines d'application du radar. Il rassemble en
particulier les capacités de plusieurs réalisations qui ont
fait leurs preuves, comme le RDI du Mirage 2OOODA spécialisé en
air-air, et l'Antilope qui assure la fonction suivi de terrain
des Mirage 2OOON et D. Développé plusieurs décennies après
ces prédécesseurs, il devra faire mieux que chacun d'eux dans
son domaine. Le balayage électronique, associé aux progrès
considérables constatés en matière de traitement des
informations, donne tout son sens au concept de polyvalence du
système d'armes Rafale.
Ces deux composantes assurent une optimisation permanente et instantanée des performances du radar en adaptant automatiquement les modes et les formes d'onde en fonction des cibles et de leur environnement, qu'il s' agisse d' avions, voire de missiles, sur fond de sol, de terre ou de mer, comme de mobiles terrestres ou d'obstacles au sol. Le balayage électronique confère enfin au radar une souplesse et une rapidité d' adaptation qui améliorent considérablement la résistance au brouillage et l'efficacité des contre-mesures. |
Mode Air-Air :
En air-air, le radar met en
oeuvre un mode de détection et de poursuite automatique à
grande distance de plusieurs dizaines de cibles aériennes, dans
l'ensemble des configuurations possibles (en rapprochement ou en
éloignememt, vers le haut ou vers le bas). La qualité des
poursuites permet la fourniture de désignations d'objectifs précises
à la conduite de tir Mica élaborée parle système d'armes. L'utilisation
du balayage électronique optimise le compromis domaine surveillé/cibles
poursuivies et donne véritablement à ,l'equipage le moyen d'engager
les cibles de son choix en continuant à surveiller l'apparition
de menaces éventuelles dans la portion d'espace qui lui convient.
Associé aux caractéristiques « tire et oublie » du missile
Mica et integré dans un système fusionnant les données des
autres capteurs (dont l'identification à distance), le RBE2 est
un élément fondamental de la conduite de tir "multicibles
simultanées" du Rafale.
Un apport indispensable en attaque
au sol et sur mer :
Pour l'attaque au sol, le radar apporte l'information temps réel
nécessaire, quelles que soient les conditions météorologiques,
au suivi automatique du terrain dans le plan vertical à très
basse altitude. Cette capacité est couplée aux commandes de vol
et permet de s'affranchir de la plupart des tirs missiles
adverses en libérant l'équipage du pilotage de base au profit
de la conduite de la mission. Le RBE2 est également capable de
fournir au système les informations d'évitement latéral des
obstacles non prévus en préparation de mission.
Le radar apporte également l'information nécessaire au recalage
de la navigation inertielle/GPS, et permet la désignation précise
d'objectifs terrestres par tous les temps. En attaque à la mer,
il délivre à grande distance une analyse de la situation
tactique avec identification et classement des cibles et permet
le tir de missiles type Exocet hors du volume d'action des systèmes
de défense surface-air. Le RBE2 contribue donc directement à la
mise en úuvre des conduites air-sol et air-mer du Rafale,
notamment lorsque la visibilité ou la distance des cibles ne
permettent pas le tir à vue.
Du polyvalent parfaitement intégré
:
Un capteur unique disponible à bord en permanence et capable de
se configurer à l'échelle de la seconde pour faire face à une
menace aérienne ou permettre la des truction d'un objectif de
surface : la première pierre d'une véritable polyvalence est
posée avec le RBE2. Tous les constituants du système d'armes
Rafale amènent a leur contribution à l'édifice, puisque l'emport
simultané de missiles Mica et d'armements air-sol est prévu,
ainsi que la disponibilité permanente dans le logiciel opérationnel
de l'ensemble des conduites de tir air-air, air-sol et air-mer.
OSF
Le radar est secondé par une OSF, une optronique de secteur frontal. Implanté entre la verrière et le radar, l'OSF dispose de deux capteurs: l'un infrarouge champ large, l'autre CCD longue focale associée à un télémètre laser. Cet équipement assure les fonctions de veille, de localisation et d'identification des cibles. Ses détections sont même intégrées à Spectra pour compléter la situation fournie au pilote sur la VTM. Outre la poursuite des cibles, la voie infrarouge permet l'imagerie de nuit pour l'assistance au pilotage. C'est pourquoi l'emploi des JVN n'est pas prioritaire sur le Rafale. Pour la France, le mode air-air est prédominant, mais l'OSF pourra également être utilisée en air-sol et surtout en air-mer, un mode dans lequel il devrait se révéler particulièrement intéressant (en IR, les bateaux sont très visibles). Un des objectifs est de parvenir à la désignation et la télémétrie discrète de cibles au sol sans radar.
Peu encombrant, il est implanté en pied de la
verrière sur l'avant du cockpit, dans un volume de 80 litres qui
lui est réservé entre l'ensemble avant du radar et ses coffrets
de traitement. Discret, il présente la caractéristique d'être
passif au bon sens du terme, c'est-à-dire de ne pas émettre d'énergie,
ce qui rend son fonctionnement quasiment indétectable. Pourtant,
il ne faut pas s'y tromper, l'optronique secteur frontal (OSF)
est un système complet qu'on ne recontre aujourd'hui sur aucun
autre avion d'armes en service ou en développement dans le monde.
Un aide précieuse, toujours
parfaitement intégré...
Car, à la différence des capteurs optroniques existant, l'OSF
ne se contente pas de produire de l'imagerie : son fonctionnement
se rapproche en de nombreux points à celui d'un radar, aussi
bien dans la fonction air/air que dans la fonction air/surface. C'est
ainsi qu'il détecte et localise les cibles, les identifie,
analyse les formations ainsi que le résultat des tirs. Il
participe aussi bien à l'autoprotection de l'avion qu'à l'attaque.
Et grâce à ses capacités infrarouges, il offre une aide précieuse
pour le pilotage de nuit. En résumé, ce capteur très complet
contribuera de façon majeure au potentiel du système d'armes du
Rafale et à l'accomplissement du concept de polyvalence. D'ailleurs,
comme tous les capteurs du Rafale, l'OSF bénéficie d'une intégration
totale au système de navigation et d'attaque de l'avion (SNA),
et contribue à part entière à l'enrichissement de la situation
tactique et à la mise en oeuvre des armements
...et polyvalente
En mission air/air, l'OSF
assure la recherche, l'acquisition et la poursuite de cibles aériennes
en deux dimensions avec une discrétion totale, et en trois
dimensions en utilisant la voie laser. A cela s'ajoutent des
fonctions importantes : l'analyse des raids, l'analyse des résultats
de tir et la reconnaissance visuelle de cibles. Les principales
qualités du capteur sont sa discrétion, sa capacité de
fonctionnement intègre en ambiance de brouillage électronique,
son large domaine angulaire et la précision des paramètres
fournis.
En mission air/surface, l'OSF conserve les mêmes caractéristiques,
ses capacités de recherche et d'acquisation se portant cette
fois sur des cibles terrestres ou maritimes. Le mode imagerie
permet l'analyse et la poursuite des cibles, le mode télémétrie
la localisation trois dimensions.
De la technologie de pointe :
L'OSF est composé de deux
voies optiques : l'une consacrée à l'infrarouge et dont la tête
est une boule stabilisée affleurant au-dessus de nez de l'avion,
l'autre rassemblant une voie TV et un télémètre laser.
La voie infrarouge possède une fonction veille/poursuite et une
fonction imagerie ( respectivement appelées IRST et FLIR en
terminologie anplosaxonne). La voie TV/laser est réservée à l'identification
de la cible et à la télémétrie. Toutes deux ont un large
domaine d'excursion et offrent la possibilité pour le pilote d'opter
pour le champ de vision de son choix.
Les deux têtes sont de formes différentes car la boule fait
fonction de première lentille dans le dispositif optique de la
voie infrarouge, tandis que la voie TV est un instrument de précision
et requiert une stabilisation parfaite de sa ligne de visée. Ses
composants sont donc abrités sous un hublot de protection aérodynamique,
conçu pour éliminer les aberrations optiques.
Les nombreux modes de fonctionnement air-air, air-sol et air-mer
sont configurés automatiquement en fonction de la mission
programmée pour l'avion, ou à la demande du pilote pendant le
vol. L'unité de traitement intégrée est fondée sur des
architectures de calcul massivement parallèles, nécessaires en
particulier pour effectuer les opérations élémentaires sur les
images vidéo.
L'OSF est developpé à parité par Thomson-CSF Optronique et
Sagem-SAT. Thomson assure l'intégration globale et est
responsable de la voie TV. Sagem-SAT est responsable de la vois
infrarouge et de l'unité de traitement. Les principaux coopérants
sont Cilas pour le télémètre laser, Sofradir pour les détecteurs
infrarouges et Cryotechnologie pour le refroidissement de ces
derniers.
Ce qu'il faut en retenir 1°/ L'OSF est un système passif et discret de détection et de désignation d'objectifs intégré au SNA. 2°/ La détection et la visualisation d'objectifs se fait grâce à :
3°/ L'OSF permet aussi l'analyse des résultats de
tir et constitue un renforcement de l'autoprotection et
de l'aide au pilotage. |
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